Un papillon pour le logo des Ateliers Keren-Sarah et de la créativité

De prime abord, c’est la légèreté du vol du papillon, sa capacité à changer de direction rapidement, la beauté des couleurs de ses ailes, sa tranquillité quand il est posé sur une fleur qui me fascinent.

Là où j’en suis dans ma pratique, je recherche à me sentir libre, légère, à l’affut de ce qui passe dans l’air. Et j’aime la couleur. L’analogie est frappante.

Et, si je me permets un peu d’anthropomorphisme, en voyant voleter un papillon, je l’imagine insatiable de curiosité, qualité première nécessaire en créativité.

Mais aussi, j’effectue un rapprochement entre les différentes étapes par lesquelles passe le papillon pour devenir l’insecte que nous connaissons et les différentes phases par lesquelles je passe pour créer une œuvre de figuration narrative.

Suivons l’histoire de la vie d’un papillon et poursuivons cette analogie.

De l’œuf à la chenille

Le papillon mâle adulte vient de féconder les œufs de sa partenaire. Celle-ci n’a plus qu’à pondre.  Chaque œuf commence son développement. Observons la métamorphose de l’un d’entre eux!

Tout d’abord, l’œuf se transforme en une chenille qui muera plusieurs fois avant d’atteindre sa taille maximale.

Et de mon côté, que fais-je? Je pose mon intuition concernant le thème que j’aimerais développer sur le papier et je dessine avec des esquisses plus ou moins abouties. Je précise le sujet en en définissant les caractéristiques. La fécondation commence.

C’est le début d’un parcours de modifications, d’évolutions, de transformations et de métamorphose que je vis comme le bébé papillon.

Dans cette phase de préparation, je recherche comment d’autres peintres ont exprimé la même idée. Je fais des essais avec mon pinceau ou mon crayon. J’écris. Je sors dans les expositions, participe à des groupes de réflexions et lis beaucoup. Pour organiser mes idées et en développer de nouvelles, j’utilise des techniques de créativité.

Et le thème que je veux développer mue plusieurs fois !

De la chenille à la chrysalide

Le bébé papillon, à l’état de chenille, ayant réussi à échapper à ses prédateurs, après s’être nourri de feuilles et avoir atteint sa mue ultime, passe à l’étape suivante. Ainsi, la chenille se met à l’abri et commence à s’entourer de soie pour réaliser tranquillement sa transformation en papillon. Elle est devenue chrysalide. Elle s’isole et n’a plus besoin de se nourrir.

Comme pour cette chenille, une idée de projet a échappé à la mise à la poubelle ! Cette idée va devoir se concrétiser. Je fais appel, de nouveau, aux techniques de créativité. C’est le temps de l’incubation. Je donne l’impression de faire du sur-place. J’occupe aussi mon cerveau à autre chose. Je rêve et note tout ce qui me passe par la tête. Mon cerveau m’apporte des réponses au réveil matinal.
J’ai besoin de solitude pour laisser émerger les idées créatives.
Je vis des temps d’incubation parfois long.

A la fin de ce processus, je sais quels sont les éléments qui me permettent d’exprimer graphiquement ma réflexion. Ces éléments peuvent faire l’objet de plusieurs tableaux.

La transformation vers le papillon va s’effectuer à l’abri des regards comme le travail de maturation du projet que je porte.

Et le papillon apparaît!

Un beau jour, la chrysalide devient presque transparente et le papillon en sort mais ses ailes sont encore pliées. Une demi-heure lui est nécessaire pour les déployer et les faire sécher. Ensuite, une à deux heures de plus lui sont nécessaires avant  prendre son envol.

Comme ce papillon qui vient de sortir de sa chrysalide, mon idée de tableau commence à émerger plus clairement. J’ai encore du chemin à parcourir. J’ai tout un travail de composition à réaliser, un choix de palette de couleurs à concrétiser. Tout doucement, les choses se précisent et je peux démarrer le tableau.

Je précise que le processus de création d’une oeuvre et celui de transformation de l’œuf en papillon ne sont pas faciles tous les jours. J’imagine que la transformation de la chenille en chrysalide et celle où le papillon ouvre la protection de soie pour advenir à l’air libre exigent des efforts. Comme lui, il me faut me battre souvent pour aboutir.

C’est l’insecte qui me parait le mieux représenter ce processus de création d’une œuvre.

Continuons les analogies! Pour plus de créativité!

Une autre analogie est chère à mon cœur.

L’élève débutant est comme ce papillon. Il lui faut passer par différentes étapes, vivre plusieurs mues, se transformer, évoluer pour prendre du plaisir à peindre.
Sa première mue sera celle de l’apprentissage de certaines techniques. Il lui faudra maîtriser des outils, exercer son regard pour dessiner avec plus de justesse. Il aura à découvrir les couleurs et apprendre à les manipuler pour plus d’harmonie. Il s’exercera à différents sujets comme les « vie immobiles » (« still life » en anglais, terme que je préfère à celui de « nature morte »), les portraits, les paysages, l’abstrait. Enfin, il s’enrichira du travail des peintres du passé.
Bien appréhender la réalité et mémoriser, au travers du travail de la main, des images de cette réalité lui seront autant d’appuis pour, plus tard, créer une œuvre personnelle abstraite ou figurative.
Ensuite, comme tout artiste, il changera plusieurs fois de manière de dessiner et peindre jusqu’à qu’il sente qu’il a acquis suffisamment de dextérité. Alors, à partir de ce moment, je pourrai l’aider à créer ses propres tableaux.

 

Vous comprenez maintenant pourquoi choisir un papillon pour le logo des Ateliers Keren-Sarah s’est trouvé être une évidence.

 

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